“打山子”:川西对猎人的俗称,体现当地狩猎文化背景,也暗示传统生产生活方式与野生动物保护的早期冲突。324 MAMMIFÈRES DU TIBET.A la mâchoire supérieure (1) les incisives sont, comme d'ordinaire, au nombre de trois paires : elles se font remarquer par leur direction oblique ; les médianes ou internes sont très-petites et peu élargies inférieurement; celles de la deuxième paire sont plus fortes et se dilatent vers leur bord tranchant. Il est à noter que la surface préhensile de ces dents est grande, très-usée et même creusée d'un sillon transversal indiquant le rôle important qu'avaient ces organes dans le mécanisme de la mastication. Les incisives externes sont fortes et exeavées en dehors et en arrière pour faire place à la canine de la mâchoire inférieure.
Les canines sont robustes, mais courtes. Une crête mousse et peu marquée garnit leur bord postérieur à peu près comme chez l'Ours malais. Leur direction est presque verticale.
Les molaires sont au nombre de six de chaque côté, dont quatre prémolaires et deux vraies molaires.
La première avant-molaire, située immédiatement en arrière et un peu en dedans de la canine, est très-petite, tuberculiforme et un peu comprimée latéralement. La seconde est forte et sa forme est franchement carnassière ; elle est comprimée latéralement et placée obliquement, de façon à chevaucher en dehors sur la face externe de la molaire suivante : elle est donc oblique d'arrière en avant et de dehors en dedans. Elle est divisée en trois lobes situés l'un au devant de l'autre : le premier est court, épais et obtus ; le second est relativement élevé, triangulaire et à bords tranchants ; le troisième, rejeté en dehors, est à peu près de la taille du premier, mais sa forme est plus comprimée; enfin, l'implantation se fait au moyen de deux racines. Cette molaire diffère donc considérablement de la dent correspondante des Ours par sa forme, aussi bien que par son développement relatif, puisque dans ce genre elle est uniradiculée, très-réduite et obtuse; elle se rapproche au contraire davantage de celle des
(1) Voyez pl. LIII et LIV.
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Hyènes et des Félins, bien que chez ces derniers on y observe une sorte de collet interne ou d'épaississement basilaire. Chez le Panda, la molaire correspondante est également grande, biradiculée et tranchante, mais sa division en lobes est à peine indiquée.
La troisième ou pénultième prémolaire est notablement plus grosse et plus épaisse que la précédente. Sa couronne est divisée en cinq lobes bien distincts, dont trois, disposés en série linéaire, occupent sa portion externe, et deux, beaucoup moins saillants, sont situés en dedans. Les premiers sont triangulaires et tranchants ; le médian dépasse de beaucoup les deux autres, dont le dernier est plus gros que le premier ; les lobes internes sont placés vis-à-vis des sillons qui séparent ces derniers ; le postérieur est obtus, l'antérieur est tuberculiforme, et entre eux on aperçoit les traces d'un sixième lobule rudimentaire. Les racines sont fortes. Ce mode de conformation rappelle un peu ce qui existe chez le Panda, mais les proportions sont très-différentes.
La dernière prémolaire est remarquablement grosse ; elle est beaucoup plus large en arrière qu'en avant, et sa couronne est profondément divisée en six lobes dont cinq très-forts. Les trois externes sont tous très-développés et tranchants ; le médian est le plus saillant et sa forme est triangulaire, tandis que le bord préhensile des autres est simplement arqué. Le premier lobe interne, presque aussi fort que l'externe, est moins élevé et mousse ; le second est très-petit et presque caché dans le sillon qui sépare le précédent du troisième lobe de cette série. Ce dernier est très-gros, arrondi et disposé obliquement d'arrière en avant et de dehors en dedans. Je ne connais chez les Carnassiers aucun exemple d'une dent semblablement disposée. C'est avec les Pandas que l'on trouve le moins de différences : là il existe également six lobes, mais ils sont plus ramassés ; le deuxième lobe interne, rejeté plus en dedans, forme une sorte de talon; enfin, ces saillies s'usent rapidement au lieu de conserver leur émail intact.
Les vraies molaires sont remarquables par leur énorme développe-
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ment. La première, à couronne presque quadrilatère, est de toutes la plus épaisse; elle est bordée en dedans par un bourrelet épais et fortement indiqué. Sa portion externe se compose principalement de deux gros lobes subégaux, triangulaires et tranchants. En avant du premier, on aperçoit un lobule rudimentaire ; entre ces lobes et le bourrelet interne se trouvent : 1° un lobe antérieur surbaissé, arrondi, un peu mamelonné et correspondant à toute la largeur du premier des lobes de la rangée externe ; 2° une éminence presque semblable à la précédente par sa forme et ses dimensions, mais divisée en deux portions par un sillon longitudinal peu profond. Cette molaire est pourvue de quatre racines; elle présente un singulier mélange de caractères, rappelant par sa portion externe la forme des dents essentiellement carnivores, et par sa portion interne celle des molaires destinées à broyer les substances végétales. Chez les Ours, et surtout chez l'Ours malais, la conformation de la couronne présente, mais d'une manière beaucoup moins marquée, ces caractères ; elle est plus étroite et moins robuste. Chez le Panda, elle ressemble plus à ce que nous venons de voir, mais elle se complique davantage, car il existe en dehors cinq lobes dont deux grands et trois petits; le bourrelet interne est fortement lobulé, et les parties saillantes de la couronne s'usent rapidement. Dans le genre Hyoenarctos, les analogies sont plus grandes avec l'Ailurope. Cependant le bourrelet interne est beaucoup moins marqué et le mamelon postéro-interne n'est pas bilobé.
La dernière molaire est de toutes la plus singulière, tant à raison de ses dimensions que de sa forme. Elle est presque aussi épaisse que la pénultième, mais beaucoup plus allongée d'arrière en avant et se rétrécit postérieurement. Sa couronne, à peu près horizontale, porte une multitude de lobules, ainsi qu'un bourrelet marginal interne. Vue en dehors, elle paraît divisée en trois portions dont l'antérieure est composée de deux lobes tranchants : le premier grand et triangu-
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laire, le second petit et surbaissé. La portion suivante présente en avant un lobe saillant et assez semblable au lobe antérieur, puis un bourrelet horizontal en dedans duquel on voit une série de mamelons arrondis. Enfin la troisième portion, qui semble être une continuation du bourrelet dont je viens de parler, est divisée par des sillons transversaux; du côté interne de la couronne se trouvent deux grands lobes surbaissés, dont le dernier est très-allongé et se continue en arrière de façon à contourner la dent et à former le bourrelet postéro-externe dont il vient d'être question ; enfin, entre ces lobes et les saillies de la portion externe, se trouvent deux groupes de mamelons arrondis dont la disposition est très-complexe et varie légèrement d'un côté à l'autre ; le groupe postérieur est le plus grand et le plus compliqué. J'ajouterai aussi que cette dent est placée dans l'alignement des précédentes, dont elle continue exactement la direction, au lieu de se diriger obliquement en dedans et en arrière, ainsi que cela a lieu chez les Félins et les Mustéliens. C'est certainement aux Ours que l'Ailurope ressemble le plus par le mode de conformation de cette molaire tuberculeuse, bien que chez ces derniers elle soit beaucoup plus étroite et plus simple. Chez les Pandas, elle est construite sur un plan tout à fait différent; elle reproduit presque les formes de la première vraie molaire, et son diamètre antéro-postérieur est moindre que son diamètre transversal ; enfin sa couronne est beaucoup moins compliquée.
A la mâchoire inférieure (1), les canines sont très-rapprochées; aussi les incisives, bien que petites, pour pouvoir se loger, chevauchent-elles beaucoup les unes sur les autres; celles de la seconde paire sont insérées en arrière, et celles de la paire externe sont repoussées plus en avant que les médianes. Je ne puis rien dire de la forme de ces dents, car, sur l'exemplaire que j'ai entre les mains, elles ont toutes été plus ou moins cassées, du vivant de l'animal. Les canines sont également incomplètes, et il existe entre elles et la
(l) Voyez pi. LIVetLVI.
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première molaire un vide d'environ un demi-centimètre de long.
Lès molaires sont en même nombre qu'à la mâchoire supérieure. La première avant-molaire, au lieu d'être rudimentaire et tuberculiforme, comme son antagoniste, est large, biradiculée, tranchante et nettement trilobée, de façon à ressembler, sauf le volume, aux deux prémolaires suivantes. La deuxième n'est pas insérée obliquement comme son analogue à la mâchoire supérieure, et son grand axe est dans l'alignement de celui des dents voisines ; elle est tricuspide, et son lobe médian s'élève beaucoup ; son lobe postérieur est plus étendu que l'antérieur.
La troisième prémolaire est très-grande et assez semblable à celle d'en haut, si ce n'est qu'il n'existe pas de lobule sur son bord interne. Ces trois dents sont très-tranchantes et ont un caractère franchement carnassier.
La première vraie molaire est extrêmement allongée dans le sens antéro-postérieur et s'élargit en arrière ; sa couronne est garnie de cinq tubercules coniques répartis en deux groupes séparés par un sillon transversal. Le premier se compose de deux lobes internes et d'un lobe externe dont la base se prolonge entre les deux précédents. Le groupe postérieur est formé de deux lobes seulement, l'un interne, ovalaire et convexe, l'autre subquadrilatère et irrégulièrement sillonné.
La deuxième arrière-molaire est plus ramassée et plus épaisse que la précédente. Un sillon transversal la divise en deux portions presque égales dont le bord interne s'élève en manière de lobe tranchant et subtriangulaire ; on y remarque aussi, en avant, de petites divisions lobuliformes, dont trois appartenant au groupe antérieur et une seule au groupe postérieur. Le bord externe est surbaissé et arrondi; enfin, la portion moyenne de la couronne est garnie de sept tubercules petits et obtus, dont trois en avant du sillon transversal et quatre en arrière.
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La dernière molaire est moins grande que la précédente, et sa couronne, à bords presque circulaires, est couverte de petits mamelons séparés par des plis peu profonds, mais nettement dessinés. Elle ressemble beaucoup à la tuberculeuse des Ours et s'éloigne notablement de celle des Pandas.
La tête osseuse est remarquable surtout par l'allongement du crâne et l'élévation de sa crête sagittale, par la brièveté du museau, par le rétrécissement de la portion postfrontale, et par l'énorme développement des arcades zygomatiques, ainsi que des fosses temporales (1).
La région occipitale (2) est dirigée obliquement en haut et en arrière de façon à surplomber de beaucoup le trou occipital, comme cela a lieu dans le genre Arctocyon; elle est garnie d'une forte crête verticale et limitée de chaque côté par une grosse crête très-saillante qui part de l'extrémité supérieure du cimier médian et descend sur le bord externe des apophyses mastoïdes pour se continuer avec le bord inférieur de celles-ci. Cette région, très-excavée de chaque côté présente aussi des empreintes musculaires nombreuses et profondes ; enfin, son bord inférieur se prolonge de chaque côté des condyles en une grosse apophyse paroccipitale descendante, située à distance égale de ceux-ci et des apophyses mastoïdes.
La boîte crânienne (3) est étroite, peu bombée latéralement, allongée et très-rétrécie en avant. Ainsi que je l'ai déjà dit, elle est garnie en dessus d'une crête sagittale très-élevée, très-longue, et dont le bord, régulièrement arqué d'avant en arrière, est creusé d'un sillon linéaire, étroit, mais profond. Vers le milieu de la région temporale, il existe une rangée horizontale d'empreintes et de rugosités cristiformes, de l'extrémité antérieure de laquelle part une ligne tranchante dirigée obliquement en haut et en avant, de façon à remonter vers le front,
(1) Voyez pl. LII, LIV et LV.
(2) Voyez pl. LIV et LV.
(3) Voyez pl. LU et LIII.
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à peu de distance en arrière de la région orbitaire. Une disposition analogue, quoique beaucoup moins marquée, se montre chez l'Ours malais, mais n'est pas générale dans le genre Ursus et ne se rencontre pas dans l'Ailurus.
Le front est séparé des fosses temporales par une ligne arquée peu saillante et très-courte, qui part de l'extrémité antérieure de la crête sagittale et gagne l'angle postérieur du bord sourcilier ; mais il n'existe pas dans ce dernier point un prolongement apophysaire postorbitaire, comme chez les Ours, les Ratons, les Blaireaux, les Pandas et la plupart des autres Carnassiers.
Le bord sourcilier est aussi à peine marqué, et le front, voûté transversalement, se continue avec la paroi interne des fosses orbitaires sans ligne de démarcation bien tranchée. Chez la plupart des Ours, il en est tout autrement : le bord supérieur de l'orbite est en général très-saillant; mais il est à remarquer que, sous ce rapport, l'Ursus malayanus se rapproche un peu de l'Ailuropus.
Ainsi que je l'ai déjà dit, la région frontale est très-étroite; chez les Ours, au contraire, elle est fort large. De même que chez le Panda, le nez est court et un peu relevé vers le bout. L'orifice des fosses nasales, au lieu d'être incliné très-obliquement en haut et en avant, comme chez les Ours, est dirigé presque directement en avant. Le museau est étroit et élevé ; mais dans la région malaire, vers la base de l'arcade zygomatique, la face s'élargit beaucoup.
Le trou sous-orbitaire est situé très-bas et fort loin du bord de l'orbite, de sorte que le canal osseux traversé par le rameau sous-orbitaire du nerf maxillaire est très-allongé, tandis que chez le Panda il est plus court; la cavité destinée à. loger l'oeil est très-petite, évasée en avant et limitée en arrière, en bas et en dehors, par une saillie subcristiforme constituée par un prolongement du bord supérieur de l'arcade zygomatique, mais ne s'élevant pas en forme d'apophyse comme chez les Ours : sous ce dernier rapport, l'Ailurope se rap-
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proche des Pandas. Du côté interne, la fosse orbitaire est séparée de la fosse zygomatique par une ligne saillante horizontale qui naît au-dessus de l'entrée du canal sous-orbitaire et se dirige vers le trou sphéno-orbitaire, disposition dont on retrouve également des traces chez le Panda, mais qui manque chez les Ours. Au-dessus de cette crête, dans l'angle de l'orbite, s'ouvre un large canal osseux qui se rend aux fosses nasales et qui donne passage au canal lacrymal. Enfin, au-dessous de cette même crête, à égale distance de l'entrée du trou sous-orbitaire et du trou optique, se trouve un autre trou très-grand, au fond duquel on aperçoit deux canaux, dont l'un se dirige vers les fosses nasales et l'autre aboutit au trou palatin postérieur. Chez les Ours, ces deux canaux naissent par deux orifices assez écartés l'un de l'autre. Le trou optique est encore plus réduit que dans le grand genre Ursus.
Il n'est aucun Carnassier chez lequel les arcades zygomatiques soient aussi développées que chez l'Ailurope : elles décrivent une forte courbure, de façon à donner à la région temporale de la tête une largeur remarquable, et à fournir de chaque côté, pour loger le muscle crotaphite, une fosse énorme (1). Leur portion malaire est très-renflée ; mais c'est surtout leur branche temporale qui s'élargit d'une manière exceptionnelle : son bord supérieur, très-élevé, se prolonge sans interruption jusqu'à la crête latérale de l'occipital, en passant au-dessus du trou auditif; son bord inférieur se recourbe en dessous et en dedans, de façon à constituer au-dessus des fosses glénoïdales et de l'oreille une grande dépression en forme de cuvette, dont la surface interne est hérissée de rugosités attestant la puissance des insertions du masséter.
L'apophyse mastoïde, grande et presque lamelleuse, se détache du crâne à très-peu de distance en arrière de la racine postéro-inférieure
(1) Voyez pl. LII et LV.